2024 ROTA VICENTINA


     Il y a quelques années j'avais un peu étudié une randonnée au Portugal dont j'avais gardé les éléments dans mon ordinateur. Suite à mon échec en Italie, ce parcours me parait exactement ce qui convient pour soigner la petite déprime qui me chagrine depuis mon retour. Il est impossible que je reste enfermé chez moi sans vouloir voir personne, l'ame en peine, à me regarder le nombril et à ruminer sur la grande claque que je viens de me prendre dans la figure.15 jours de marche, des étapes assez courtes, la magnifique cote d'Algarve ! C'est exactement ce qu'il me faut. Cela va me couter un peu plus cher que quelques séances chez le psy mais la marche est un remède souverain. En 2 jours, hébérgements, billet d'avion et de bus sont organisés. Pas besoin de refaire le sac à dos que je n'avais pas défait.  


 


Quand on prend un avion tôt le matin et quand on se réveille à Saint Cloud, le lever du soleil sur Paris est prometteur d'une somptueuse journée. Elle le sera surement car je pars à la découverte d'un nouveau pays, petit par la taille mais immense par son histoire. Excitation et fébrilité m'accompagne sur le chemin de l'aéroport.



Dans l'avion mon siège est juste dérrière le poste de pilotage et la porte ouverte me laisse voir tous les instruments qui sont assez  impressionnants pour le non initié. Nous avons là la technologie la plus pointue, probablement la plus chère et la plus rassurante pour le passager. Sauf évidement pour le sac poubelle  qui trone au milieu des écrans, des innombrables boutons et voyants. Le tri sélectif jusque dans la cabine du pilote !



Hébergement assez sommaire dans la partie ancienne de la ville de Lisbonne avec peint sur le mur de ma chambre une bonne vieille tarte à la crème qui ne m'emeut pas.


Voilà un nom de rue, inimaginable en France , qui donnerait une crise cardiaque à nos chers ayatollah héxagonauxde la laïcité. 





Magnifique ville de Lisbonne que je visite pendant 2 jours. Je ne suis d'ailleurs pas le seul à apprécier vu la cohue des touristes sur la somptueuse grand-place et dans toutes les rues qui ménent à la mer. 
3 bateaux de croisières sont à quai qui attendent le soir pour récupérer les hordes de retraités américains, bruyants, riches et de mauvais gout.

Il me faut enfin rejoindre en bus le point de départ de ma randonnée  à une cinquantaine de kilomètre de Lisbonne à savoir le petit port de Sines. Ce chemin se nomme la Rota Vicentina, du nom du Cap Saint Vincent, au sud du pays. 
Deux choses importantes concernant cette ville. Tout d'abord c'est le lieu de naissance de Vasco de Gama, grand voyageur s'il en fut. Je suis frappé par la modestie du lieu au regard de la destinée extraordinaire de ce navigateur qui a contribué à la  création d'un empire coloniale considérable pour un si petit pays. Brésil, Angola, Mozambique, Formose (maintenant Taiwan), Macao et de nombreux comptoirs en Inde et en Malaisie. 

Deuxième chose c'est que ce lieu est adorable avec toutes ses maisons blanches et ses petites ruelles. Je dis ça une fois et je ne le répéterai plus car au Portugal, dans tous les ports le long de la cote de l'Algarve, toutes les maisons sont toujours blanches immaculées et les ruelles sinueuses. Ca évitera les redites et ainsi mon texte s'en trouvera allègé. 



 

Au petit matin une vraie déconvenue en quittant Sines car sur environ les 5 premiers kilomètres le long de la mer, je passe une immense zone portuaire, une centrale éléctrique et pour finir une raffinerie de pétrole. Il en faut pour tous les gouts et ceci devrait convenir aux adeptes du tourisme industriel. 





Pour le reste je n'ai qu'à suivre le balisage vert et bleu de ce chemin,  lequel est assez fréquenté par de jeunes allemandes. Le problème quand il ya trop de monde sur un chemin il est difficile de communiquer avec les gens alors que quand il n'y a que peu de monde  les contacts sont plus aisés selon le principe immuable que la rareté fait le plaisir.



Le piège ! Quand je prépare une randonnée au long cours, la première chose à faire est de consulter les divers guides disponibles sur internet afin d'étudier les étapes proposées. Il faut se méfier des étapes trop courtes car, en général, il s'agit d'étape de montagne où le temps de marche est inversement proportionnel à la distance parcouru. Au Portugal, le long de la cote de l'Algarve, ce n'est pas le dénivelé qui ralentit la progression c'est LE SABLE. Je me traine, les chevilles sont douloureuses et j'arrive épuisé après 7 heures de marche pour faire 12 kilomètres. Finalement, le plus possible, je quitte la proximité de la mer  et progresse par des chemins en dur ou par des petites routes. Pour les autres marcheurs, que je finis malgré tout à rencontrer de temps à autre, je participe à une hérésie abominable et je vois dans leurs regards les feux de l'Inquisition.


Pour compléter le tableau, depuis quelques jours, je ne me sens pas très bien avec des nuits fièvreuses et de la toux. Et bingo, je teste positif au Covid. Quelques jours passent pendant lesquels j'envisage d'organiser l'interruption de ce voyage et mon retour à la maison. Finalement j'en ai assez de me torturer les méninges avec ça et je décide d'aller jusqu'au bout de mon périple. Aprés cette décision le moral remonte en flèche.


Je vous laisse admirer ces quelques photos qui ne rendent que maigre justice à la beauté de cette cote. 




















Après le passage du Cap Vicentina, le chemin file plein est vers Lagos, un port important et une ancienne place forte. Des remparts importants protégeait la ville des attaques, souvent de la part des français. Il fait bon de se balader en fin d'aprés-midi dans les ruelles ombragèes, souvent fleuries par de somptueux bougainvilliers pour finir dans une auberge avec de délicieuse sardines grillées.











Puis c'est la fin du voyage et le retour en car vers Lisbonne. Je suis enchanté de mon coup et de la découverte de ce pays, de son histoire millenaire et de sa géographie. La prochaine fois ce sera l'autre partie du Portugal, entre Lisbonne et l'Espagne . Porto, la vallée du Douro, le chemin vers Saint Jacques.  Vite ! vite ! 

                                            ATE LOGO !